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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/156

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La manière dont se font les grandes éruptions des volcans, peut nous donner une idée de cette accélération de mouvement dans le torrent dont nous parlons ; on a observé que quand le Vésuve commence à mugir & à rejeter les matières dont il est embrasé, le premier tourbillon qu’il vomit, n’a qu’un certain degré de vîtesse, mais cette vîtesse est bien-tôt accélérée par l’impulsion d’un second tourbillon qui succède au premier, puis par l’action d’un troisième, & ainsi de suite, les ondes pesantes de bitume, de soufre, de cendres, de métal fondu paroissent des nuages massifs, & quoiqu’ils se succèdent à peu près dans la même direction, ils ne laissent pas de changer beaucoup celle du premier tourbillon, & de le pousser ailleurs & plus loin qu’il ne seroit parvenu tout seul.

D’ailleurs ne peut-on pas répondre à cette objection, que le soleil ayant été frappé par la comète, & ayant reçu une partie de son mouvement d’impulsion, il aura lui-même éprouvé un mouvement qui l’aura déplacé, & que quoique ce mouvement du soleil soit maintenant trop peu sensible pour que dans de petits intervalles de temps les Astronomes aient pû l’apercevoir, il se peut cependant que ce mouvement existe encore, & que le soleil se meuve lentement vers différentes parties de l’Univers, en décrivant une courbe autour du centre de gravité de tout le système ? & si cela est, comme je le présume, on voit bien que les planètes, au lieu de revenir auprès du soleil à chaque révolution, auront au contraire décrit des orbites dont