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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/31

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Manière de traiter

défaut comme les autres, malgré la loupe et le microscope.[1]

Après cette exposition sincère des fondements sur lesquels on a bâti les différents systèmes de Botanique, il est aisé de voir que le grand défaut de tout ceci est une erreur de Métaphysique dans le principe même de ces méthodes. Cette erreur consiste à méconnaître la marche de la Nature, qui se fait toujours par nuances, et à vouloir juger d’un tout par une seule de ses parties : erreur bien évidente, et qu’il est étonnant de retrouver partout ; car presque tous les Nomenclateurs n’ont employé qu’une partie, comme les dents, les ongles ou ergots, pour ranger les animaux, les feuilles ou les fleurs pour distribuer les plantes, au lieu de se servir de toutes les parties, et de chercher les différences ou les ressemblances dans l’individu tout entier : c’est renoncer volontairement au plus grand nombre des avantages que la Nature nous offre pour la connaître, que de refuser de se servir de toutes les parties des objets que nous considérons ; et quand même on serait assuré de trouver dans quelques parties prises séparément, des caractères constants et invariables,

  1. Hoc verò systema, Linnæi scilicet, jam cognitis plantarum methodis longè viliùs et inferiùs non solùm, sed et insuper nimis coactum, lubricum et fallax, imò lusorium deprehenderim ; et quidem in tantùm, ut non solùm quoad dispositionem ac denominationem plantarum enormes confusiones post se trahat, sed et vix non plenaria doctrinæ Botanicæ solidioris obscuratio et perturbatio inde fuerit metuenda. Vaniloq. Botan. specimen refutatum à Siegesbeck. Petropoli 1741.