Aller au contenu

Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
Manière de traiter

position, sur la substance même de la chose, et qu’on se servira de ces éléments en petit ou en grand nombre, à mesure qu’on en aura besoin ; de sorte que si un individu, de quelque nature qu’il soit, est d’une figure assez singulière pour être toujours reconnu au premier coup d’œil, on ne lui donnera qu’un nom ; mais si cet individu a de commun avec un autre la figure, et qu’il en diffère constamment par la grandeur, la couleur, la substance, ou par quelqu’autre qualité très-sensible, alors on lui donnera le même nom, en y ajoutant un adjectif pour marquer cette différence ; et ainsi de suite, en mettant autant d’adjectifs qu’il y a de différences, on sera sûr d’exprimer tous les attributs différents de chaque espèce, et on ne craindra pas de tomber dans les inconvénients des méthodes trop particulières dont nous venons de parler, et sur lesquelles je me suis beaucoup étendu, parce que c’est un défaut commun à toutes les méthodes de Botanique et d’Histoire Naturelle, et que les systèmes qui ont été faits pour les animaux sont encore plus défectueux que les méthodes de Botanique ; car, comme nous l’avons déjà insinué, on a voulu prononcer sur la ressemblance et la différence des animaux, en n’employant que le nombre des doigts ou ergots, des dents et des mammelles ; projet qui ressemble beaucoup à celui des étamines, et qui est en effet du même Auteur.

Il résulte de tout ce que nous venons d’exposer, qu’il y a dans l’étude de l’Histoire Naturelle deux écueils également dangereux, le premier, de n’avoir aucune