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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/40

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l’Histoire Naturelle

donc diviser toutes les Sciences en deux classes principales, qui contiendraient tout ce qu’il convient à l’homme de savoir ; la première est l’Histoire Civile, et la seconde, l’Histoire Naturelle, toutes deux fondées sur des faits qu’il est souvent important et toujours agréable de connaître : la première est l’étude des hommes d’État, la seconde est celle des Philosophes ; et quoique l’utilité de celle-ci ne soit peut-être pas aussi prochaine que celle de l’autre, on peut cependant assurer que l’Histoire Naturelle est la source des autres sciences physiques et la mère de tous les arts : combien de remèdes excellents la Médecine n’a-t-elle pas tiré de certaines productions de la Nature jusqu’alors inconnues ! combien de richesses les arts n’ont-ils pas trouvé dans plusieurs matières autrefois méprisées ! Il y a plus, c’est que toutes les idées des arts ont leurs modèles dans les productions de la Nature : Dieu a créé, et l’homme imite ; toutes les inventions des hommes, soit pour la nécessité, soit pour la commodité, ne sont que des imitations assez grossières de ce que la Nature exécute avec la dernière perfection.

Mais sans insister plus longtemps sur l’utilité qu’on doit tirer de l’Histoire Naturelle, soit par rapport aux autres sciences, soit par rapport aux arts, revenons à notre objet principal, à la manière de l’étudier et de la traiter. La description exacte et l’histoire fidèle de chaque chose est, comme nous l’avons dit, le seul but qu’on doive se proposer d’abord. Dans la description l’on doit faire entrer la forme, la grandeur, le poids, les couleurs, les situations