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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/55

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aujourd’hui ce que nous avons de mieux fait en ce genre, & il seroit fort à desirer qu’il nous eût laissé quelque chose d’aussi complet sur les végétaux & sur les minéraux, mais les deux livres des plantes que quelques Auteurs lui attribuent, ne ressemblent pas à ses autres ouvrages & ne sont pas en effet de lui 3. Il est vrai que la Botanique n’étoit pas fort en honneur de son temps : les Grecs, & même les Romains ne la regardoient pas comme une science qui dût exister par elle-même & qui dût faire un objet à part, ils ne la considéroient que relativement à l’Agriculture, au Jardinage, à la Médecine & aux Arts, & quoique Théophraste, disciple d’Aristote, connût plus de cinq cens genres de plantes, & que Pline en cite plus de mille, ils n’en parlent que pour nous en apprendre la culture, ou pour nous dire que les unes entrent dans la composition des drogues, que les autres sont d’usage pour les Arts, que d’autres servent à orner nos jardins, &c. en un mot, ils ne les considèrent que par l’utilité qu’on en peut tirer, & ils ne se sont pas attachez à les décrire exactement.

L’histoire des animaux leur étoit mieux connue que celle des plantes. Alexandre donna des ordres & fit des dépenses très-considérables pour rassembler des animaux & en faire venir de tous les pays, & il mit Aristote en état de les bien observer ; il paroît par son ouvrage qu’il les connoissoit peut-être mieux, & sous des vûes plus générales, qu’on ne les connoît aujourd’hui. Enfin quoique les