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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/57

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comme nécessaire, & qui ne doit manquer à aucun animal ; & comme ce sens est commun à tous les animaux, il n’est pas possible de donner un nom à la partie de leur corps, dans laquelle réside la faculté de sentir. Les parties les plus essentielles sont celles par lesquelles l’animal prend sa nourriture, celles qui reçoivent & digèrent cette nourriture, & celles par où il en rend le superflu. Il examine ensuite les variétés de la génération des animaux, celles de leurs membres & de leurs différentes parties qui servent à leurs mouvemens & à leurs fonctions naturelles. Ces observations générales & préliminaires font un tableau dont toutes les parties sont intéressantes, & ce grand Philosophe dit aussi qu’il les a présentées sous cet aspect, pour donner un avant-goût de ce qui doit suivre, & faire naître l’attention qu’exige l’histoire particulière de chaque animal, ou plûtôt de chaque chose.

Il commence par l’homme & il le décrit le premier, plûtôt parce qu’il est l’animal le mieux connu, que parce qu’il est le plus parfait ; & pour rendre sa description moins sèche & plus piquante, il tâche de tirer des connoissances morales en parcourant les rapports physiques du corps humain, il indique les caractères des hommes par les traits de leur visage : se bien connoître en physionomie seroit en effet une science bien utile à celui qui l’auroit acquise, mais peut-on la tirer de l’Histoire Naturelle ? Il décrit donc l’homme par toutes ses parties extérieures & intérieures, & cette description est la seule qui soit entière : au lieu de décrire chaque animal en