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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/69

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mettre en réserve, en attendant qu’un plus grand nombre d’observations & une plus longue expérience nous apprennent d’autres faits & nous découvrent la cause physique, c’est-à-dire, l’effet général dont ces effets particuliers dérivent. C’est ici où l’union des deux sciences Mathématique & Physique peut donner de grands avantages, l’une donne le combien, & l’autre le comment des choses ; & comme il s’agit ici de combiner & d’estimer des probabilités pour juger si un effet dépend plûtôt d’une cause que d’une autre, lorsque vous avez imaginé par la Physique le comment, c’est-à-dire lorsque vous avez vû qu’un tel effet pourroit bien dépendre de telle cause, vous appliquez ensuite le calcul pour vous assurer du combien de cet effet combiné avec sa cause, & si vous trouvez que le résultat s’accorde avec les observations, la probabilité que vous avez deviné juste, augmente si fort qu’elle devient une certitude ; au lieu que sans ce secours elle seroit demeurée er, soient susceptibles d’être considérez d’une manière abstraite, & que de leur nature ils soient dénuez de presque toutes qualités physiques, car pour peu qu’ils soient composez, le calcul ne peut plus s’y appliquer.

La plus belle & la plus heureuse application qu’on en ait jamais faite, est au système du monde ; & il faut avouer que si Newton ne nous eût donné que les idées physiques de son système, sans les avoir appuyées