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Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/79

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mœurs des animaux ou de la culture & de la végétation des plantes, appartiennent peut-être moins à l’Histoire Naturelle que les résultats généraux des observations qu’on a faites sur les différentes matières qui composent le globe terrestre, sur les éminences, les profondeurs & les inégalités de sa forme, sur le mouvement des mers, sur la direction des montagnes, sur la position des carrières, sur la rapidité & les effets des courans de la mer, &c. Ceci est la Nature en grand, & ce sont-là ses principales opérations, elles influent sur toutes les autres, & la théorie de ces effets est une première science de laquelle dépend l’intelligence des phénomènes particuliers, aussi-bien que la connoissance exacte des substances terrestres ; & quand même on voudroit donner à cette partie des sciences naturelles le nom de Physique, toute Physique où l’on n’admet point de systèmes n’est-elle pas l’Histoire de la Nature ?

Dans des sujets d’une vaste étendue dont les rapports sont difficiles à rapprocher, où les faits sont inconnus en partie, & pour le reste incertains, il est plus aisé d’imaginer un système que de donner une théorie ; aussi la théorie de la terre n’a-t-elle jamais été traitée que d’une manière vague & hypothétique.

Je ne parlerai donc que légèrement des idées singulières de quelques Auteurs qui ont écrit sur cette matière. L’un [1] plus ingénieux que raisonnable, Astronome convaincu du système de Newton, envisageant tous les événemens

  1. [note originale] Whiston. Voyez les preuves de la théorie de la terre, art. 2.