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ART. VI. GÉOGRAPHIE.

Voilà ce que l’inspection attentive du globe peut nous fournir de plus général sur la division de la terre. Nous nous abstiendrons de faire sur cela des hypothèses, et de hasarder des raisonnements qui pourroient nous conduire à de fausses conséquences : mais comme personne n’avoit considéré sous ce point de vue la division du globe, j’ai cru devoir communiquer ces remarques. Il est assez singulier que la ligne qui fait la plus grande longueur des continents terrestres, les partage en deux parties égales ; il ne l’est pas moins que ces deux lignes commencent et finissent aux mêmes degrés de latitude, et qu’elles soient toutes deux inclinées de même à l’équateur. Ces rapports peuvent tenir à quelque chose de général, que l’on découvrira peut-être, et que nous ignorons. Nous verrons dans la suite à examiner plus en détail les inégalités de la figure des continents ; il nous suffit d’observer ici que les pays les plus anciens doivent être les plus voisins de ces lignes, et en même temps les plus élevés, et que les terres plus nouvelles en doivent être les plus éloignées, et en même temps les plus basses. Ainsi en Amérique la terre des Amazones, la Guiane, et le Canada, seront les parties les plus nouvelles : en jetant les yeux sur la carte de ces pays, on voit que les eaux y sont répandues de tous côtés, qu’il y a un grand nombre de lacs et de très grands fleuves ; ce qui indique encore que ces terres sont nouvelles : au contraire, le Tucuman, le Pérou, et le Mexique, sont des pays très élevés, fort montueux, et voisins de la ligne qui partage le continent ; ce qui semble prouver qu’ils sont plus anciens que ceux dont nous venons de parler. De même toute l’Afrique est très montueuse, et