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THÉORIE DE LA TERRE.

avec tant d’exactitude, qu’on voit que toutes les parties étoient exactement contiguës et appliquées à la coquille. « Je me suis assuré, dit cet auteur, qu’en France, en Flandre, en Hollande, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Danemarck, en Norwège, et en Suède, la pierre et les autres substances terrestres sont disposées par couches, de même qu’en Angleterre ; que ces couches sont divisées par des fentes parallèles ; qu’il y a au dedans des pierres et des autres substances terrestres et compactes, une grande quantité de coquillages, et d’autres productions de la mer, disposées de la même manière que dans cette île[1]. J’ai appris que ces couches se trouvoient de même en Barbarie, en Égypte, en Guinée, et dans les autres parties de l’Afrique, dans l’Arabie, la Syrie, la Perse, le Malabar, la Chine, et les autres provinces de l’Asie, à la Jamaïque, aux Barbades, en Virginie, dans la Nouvelle-Angleterre, au Brésil, au Pérou, et dans les autres parties de l’Amérique[2]. »

Cet auteur ne dit pas comment et par qui il a appris que les couches de la terre au Pérou contenoient des coquilles. Cependant, comme en général ses observations sont exactes, je ne doute pas qu’il n’ait été bien informé ; et c’est ce qui me persuade qu’on doit trouver des coquilles au Pérou dans les couches de terre, comme on en trouve partout ailleurs. Je fais cette remarque à l’occasion d’un doute qu’on a formé depuis peu sur cela, et dont je parlerai tout à l’heure.

Dans une fouille que l’on fit à Amsterdam pour faire un puits, on creusa jusqu’à 232 pieds de pro-

  1. En Angleterre.
  2. Essai sur l’Histoire naturelle de la terre, pages 40, 41, 42, etc.