Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LXXVIII
ÉLOGE DE BUFFON

cesse de prodiguer à ses enfants, verra se préparer pour eux, avec la prospérité commune, la gloire et le bonheur ! Dans cet époque, la plus intéressante de notre histoire, qui peindra Louis xvi protégeant la liberté près de son trône, comme il l’a défendue au delà des mers ; se plaisant à s’entourer de ses sujets ; chef d’une nation éclairée, et régnant sur un peuple de citoyens ; roi par la naissance, mais de plus, par la bonté de son cœur et par sa sagesse, le bienfaiteur de ses peuples et le restaurateur de ses états ?

Qu’il m’est doux, messieurs, de pouvoir réunir tant de justes hommages à celui de la reconnoissance que je vous dois ! L’Académie Françoise fondée par un roi qui fut lui-même un grand homme, forme une république riche de tant de moissons de gloire fameuse par tant de conquêtes, et si célèbre par vos propres travaux, que peu de personnes sont dignes d’être admises à partager avec vous un héritage transmis par tant d’aïeux illustres ; mais voulant embrasser, dans toute son étendue, le champ de la pensée. vous appelez à vous des colonies composées d’hommes laborieux dont vous éclairez le zèle, dont vous dirigez les travaux, et parmi lesquels j’ai osé former le vœu d’être placé. Ils vous apportent ce que le langage des sciences et des arts contient d’utile aux progrès des lettres ; et ce concert de tant de voix, dont chacune révèle quelques uns des secrets du grand art qui préside à la culture de l’esprit, est un des plus beaux monuments que notre siècle puisse offrir à l’admiration de la postérité.