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THÉORIE DE LA TERRE.

qui présentent leur ouverture à l’occident, il n’y a aucun mouvement : l’Océan, par son mouvement général, entre dans les premiers et fuit les derniers, et c’est par cette même raison qu’il y a de violentes marées dans les mers de la Chine, de Corée, et de Kamtschatka.

En descendant du détroit d’Hudson vers la terre de Labrador, on voit une ouverture étroite, dans laquelle Davis, en 1586, remonta jusqu’à 30 lieues, et fit quelque petit commerce avec les habitants ; mais personne, que je sache, n’a depuis tenté la découverte de ce bras de mer, et on ne connoît de la terre voisine que le pays des Eskimaux : le fort Pontchartrain est la seule habitation et la plus septentrionale de tout ce pays, qui n’est séparé de l’île de Terre-Neuve que par le petit détroit de Belle-Île, qui n’est pas trop fréquenté ; et comme la côte orientale de Terre-Neuve est dans la même direction que la côte de Labrador, on doit regarder l’île de Terre-Neuve comme une partie du continent, de même que l’île Royale paroît être une partie du continent de l’Acadie : le grand banc et les autres bancs sur lesquels on pêche la morue ne sont pas des hauts fonds, comme on pourroit le croire ; ils sont à une profondeur considérable sous l’eau, et produisent dans cet endroit des courants très violents. Entre le cap Breton et Terre-Neuve est un détroit assez large par lequel on entre dans une petite mer méditerranée qu’on appelle le golfe de Saint-Laurent : cette petite mer a un bras qui s’étend assez considérablement dans les terres, et qui semble n’être que l’embouchure du fleuve Saint-Laurent : le mouvement du flux et reflux est extrê-