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THÉORIE DE LA TERRE.

Si l’on examine la position des îles Antilles à commencer par celle de la Trinité, qui est la plus méridionale, on ne pourra guère douter que les îles de la Trinité, de Tabago, de la Grenade, des îles des Granadilles, celles de Saint-Vincent, de la Martinique, de Marie-Galande, de la Désirade, d’Antigoa, de la Barbade, avec toutes les autres îles qui les accompagnent, ne fassent une chaîne de montagnes dont la direction est du sud au nord, comme celle de l’île de Terre-Neuve et de la terre des Eskimaux. Ensuite la direction de ces îles Antilles est de l’est à l’ouest en commençant à l’île de la Barbade, passant par Saint-Barthélemi, Porto-Rico, Saint-Domingue, et l’île de Cuba, à peu près comme les terres du cap Breton de l’Acadie, de la Nouvelle-Angleterre. Toutes ces îles sont si voisines les unes des autres, qu’on peut les regarder comme une bande de terre non interrompue et comme les parties les plus élevées d’un terrain submergé : la plupart de ces îles ne sont en effet que des pointes de montagnes, et la mer qui est au delà est une vraie mer méditerranée, où le mouvement du flux et reflux n’est guère plus sensible que dans notre mer Méditerranée, quoique les ouvertures qu’elles présentent à l’Océan soient directement opposées au mouvement des eaux d’orient en occident ; ce qui devroit contribuer à rendre ce mouvement sensible dans le golfe du Mexique : mais comme cette mer méditerranée est fort large, le mouvement du flux et reflux qui lui est communiqué par l’Océan, se répandant sur un aussi grand espace, perd une grande partie de sa vitesse et devient presque insensible à la côte de la Louisiane et dans plusieurs autres endroits.