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ART. XV. VENTS IRRÉGULIERS, OURAGANS.

l’été à Malabar, on a l’hiver à Coromandel. Cette même différence se trouve des deux côtés du cap de Rasalgate en Arabie : dans la partie de la mer qui est au nord du cap, il règne une grande tranquillité, tandis que dans la partie qui est au sud on éprouve de violentes tempêtes. Il en est encore de même dans l’île de Ceylan : l’hiver et les grands vents se font sentir dans la partie septentrionale de l’île, tandis que dans les parties méridionales il fait un très beau temps d’été ; et au contraire quand la partie septentrionale jouit de la douceur de l’été, la partie méridionale à son tour est plongée dans un air sombre, orageux, et pluvieux. Cela arrive non seulement dans plusieurs endroits du continent des Indes, mais aussi dans plusieurs îles : par exemple, à Céram, qui est une longue île dans le voisinage d’Amboine, on a l’hiver dans la partie septentrionale de l’île, et l’été en même temps dans la partie méridionale, et l’intervalle qui sépare les deux saisons n’est pas de trois ou quatre lieues.

En Égypte il règne souvent pendant l’été des vents du midi qui sont si chauds, qu’ils empêchent la respiration ; ils élèvent une si grande quantité de sable, qu’il semble que le ciel est couvert de nuages épais ; ce sable est si fin et il est chassé avec tant de violence, qu’il pénètre partout, et même dans les coffres les mieux fermés : lorsque ces vents durent plusieurs jours, ils causent des maladies épidémiques, et souvent elles sont suivies d’une grande mortalité. Il pleut très rarement en Égypte ; cependant tous les ans il y a quelques jours de pluie pendant les mois de décembre, janvier, et février. Il s’y forme aussi des brouillards épais qui sont plus fréquents que les pluies,