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THÉORIE DE LA TERRE.

que je conçois sont poussées sir ces montagnes par les vents d’est, elles en sont repoussées par les vents de sud, ce qui les porte sur les montagnes voisines ; elles y sont arrêtées pendant quelque temps et y paroissent en nuages, comme elles le faisoient sur les deux montagnes de la baie Falzo, et même un peu davantage. Ces nuages sont souvent fort épais sur la Hollande Hottentote, sur les montagnes de Stellenbosch, de Drakenstein, et de Pierre, mais surtout sur la montagne de la Table et sur celle du Diable.

» Enfin ce qui confirme mon opinion est que constamment deux ou trois jours avant que les vents de sud-est soufflent, on aperçoit sur la Tête du lion de petits nuages noirs qui la couvrent ; ces nuages sont, suivant moi, composés des particules dont j’ai parlé : si le vent de nord-ouest règne encore lorsqu’elles arrivent, elles sont arrêtées dans leur course ; mais elles ne sont jamais chassées fort loin jusqu’à ce que le vent de sud-est commence. »

Les premiers navigateurs qui ont approché du cap de Bonne-Espérance ignoroient les effets de ces nuages funestes, qui semblent se former lentement, tranquillement, et sans aucun mouvement sensible dans l’air, et qui tout d’un coup lancent la tempête, et causent un orage qui précipite les vaisseaux dans le fond de la mer, surtout lorsque les voiles sont déployées. Dans la terre de Natal il se forme aussi un petit nuage semblable à l’œil de bœuf au cap de Bonne-Espérance, et de ce nuage il sort un vent terrible et qui produit les mêmes effets. Dans la mer qui est entre l’Afrique et l’Amérique, surtout sous l’équateur et dans les parties voisines de l’équateur, il s’élève très sou-