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ART. XV. VENTS IRRÉGULIERS, OURAGANS.

sière et les vapeurs condensées qu’il contenoit. Dans la même histoire, année 1741, est parlé d’une trombe vue sur le lac de Genève : c’étoit une colonne dont la partie supérieure aboutissoit à un nuage assez noir, et dont la partie inférieure, qui étoit plus étroite, se terminoit un peu au dessus de l’eau. Ce météore ne dura que quelques minutes ; et dans le moment qu’il se dissipa, on aperçut une vapeur épaisse qui montoit de l’endroit où il avoit paru, et là même les eaux du lac bouillonnoient et sembloient faire effort pour s’élever. L’air étoit fort calme pendant le temps que parut cette trombe ; et lorsqu’elle se dissipa, il ne s’ensuivit ni vent ni pluie. « Avec tout ce que nous savons déjà, dit l’historien de l’Académie, sur les trombes marines, ne seroit-ce pas une preuve de plus qu’elles ne se forment point par le seul conflit des vents, et qu’elles sont presque toujours produites par quelque éruption de vapeurs souterraines, ou même de volcans, dont on sait d’ailleurs que le fond de la mer n’est pas exempt ? Les tourbillons d’air et les ouragans qu’on croit communément être la cause de ces sortes de phénomènes, pourroient donc bien n’en être que l’effet ou une suite accidentelle. »

Sur la violence des vents du midi dans quelques contrées septentrionales.

* Les voyageurs russes ont observé qu’à l’entrée du territoire de Milim, il y a sur le bord de la Lena, à gauche, une grande plaine entièrement couverte d’arbres renversés, et que tous ces arbres sont couchés du sud au nord en ligne droite, sur une étendue de