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THÉORIE DE LA TERRE.

y trouvera des relations de plusieurs tremblements de terre et d’éruptions de volcans, dont les effets ont été aussi terribles que ceux que nous venons de rapporter. Posidonius, cité par Strabon dans son premier livre, rapporte qu’il y avoit une ville en Phénicie, située auprès de Sidon, qui fut engloutie par un tremblement de terre, et avec elle le territoire voisin et les deux tiers même de la ville de Sidon, et que cet effet ne se fit pas subitement, de sorte qu’il donna le temps à la plupart des habitants de fuir ; que ce tremblement s’étendit presque par toute la Syrie et jusqu’aux îles Cyclades, et en Eubée, où les fontaines d’Aréthuse tarirent tout à coup et ne reparurent que plusieurs jours après par de nouvelles sources éloignées des anciennes ; et ce tremblement ne cessa pas d’agiter l’île, tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre, jusqu’à ce que la terre se fût ouverte dans la campagne de Lépante et qu’elle eût rejeté une grande quantité de terre et de matières enflammées. Pline, dans son premier livre, chap. 84, rapporte que sous le règne de Tibère il arriva un tremblement de terre qui renversa douze villes d’Asie ; et dans son second livre, chapitre 85, il fait mention dans les termes suivants d’un prodige causé par un tremblement de terre : « Factum est semel (quod equidem in Etruscæ disciplinæ voluminibus inveni) ingens terrarum portentum, Lucio Marcio, Sex. Julio coss. in agro Mutinensi. Namque montes duo inter se concurrerunt, crepitu maximo adsultantes, recendentesque, inter eos flammâ fumoque in cœlum exeunte interdiù, spectante è viâ Æmiliâ magnâ equitum Romanorum, familiarumque et viatorum multitudine. Eo concursu