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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

dans la mer, en forme de fontaines : les matières qu’elles entraînent laissent des vides dont l’étendue peut être fort considérable, et ces vides forment des grottes et des cavernes dont l’origine est, comme l’on voit, bien différente de celle des cavernes produites par des tremblements de terre.

Il y a deux espèces de tremblements de terre : les uns causés par l’action des feux souterrains et par l’explosion des volcans, qui ne se font sentir qu’à de petites distances et dans les temps que les volcans agissent, ou avant qu’ils s’ouvrent : lorsque les matières qui forment les feux souterrains viennent à fermenter, à s’échauffer, et à s’enflammer, le feu fait effort de tous côtés ; et s’il ne trouve pas naturellement des issues, il soulève la terre et se fait un passage en la rejetant, ce qui produit un volcan dont les effets se répètent et durent à proportion de la quantité des matières inflammables. Si la quantité des matières qui s’enflamment est peu considérable, il peut arriver un soulèvement et une commotion, un tremblement de terre, sans que pour cela il se forme un volcan : l’air produit et raréfié par le feu souterrain peut aussi trouver de petites issues par où il s’échappera, et dans ce cas il n’y aura encore qu’un tremblement sans éruption et sans volcan ; mais lorsque la matière enflammée est en grande quantité, et qu’elle est resserrée par des matières solides et compactes, alors il y a commotion et volcan : mais toutes ces commotions ne font que la première espèce des tremblements de terre, et elles ne peuvent ébranler qu’un petit espace. Une éruption très violente de l’Etna causera, par exemple, un tremblement de terre dans toute l’île de Sicile ; mais il ne