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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

viennent à s’écrouler : une portion de la montagne s’affaisse en bloc, tantôt perpendiculairement, mais plus souvent en s’inclinant beaucoup, et quelquefois même en culbutant. On en a des exemples frappants dans plusieurs parties des Pyrénées, où les couches de la terre, jadis horizontales, sont souvent inclinées de plus de 45 degrés ; ce qui démontre que la masse entière de chaque portion de montagne dont les bancs sont parallèles entre eux, a penché tout en bloc, et s’est assise, dans le moment de l’affaissement, sur une base inclinée de 45 degrés : c’est la cause la plus générale de l’inclinaison des couches dans les montagnes. C’est par la même raison que l’on trouve souvent entre deux éminences voisines, des couches qui descendent de la première et remontent à la seconde, après avoir traversé le vallon. Ces couches sont horizontales, et gisent à la même hauteur dans les deux collines opposées, entre lesquelles la caverne s’étant écroulée, la terre s’est affaissée, et le vallon s’est formé sans autre dérangement dans les couches de la terre que le plus ou moins d’inclinaison, suivant la profondeur du vallon et la pente des deux coteaux correspondants.

C’est là le seul effet sensible de l’affaissement des cavernes dans les montagnes et dans les autres parties des continents terrestres : mais toutes les fois que cet effet arrive dans le sein de la mer, où les affaissements doivent être plus fréquents que sur la terre, puisque l’eau mine continuellement les voûtes dans tous les endroits où elles soutiennent le fond de la mer, alors ces affaissements non seulement dérangent et font pencher les couches de la terre, mais ils pro-