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THÉORIE DE LA TERRE.

tant anciens que modernes, nous rapportent le même phénomène[1].

» Vis-à-vis le village d’Inchené et sur le bord oriental du Nil, je trouvai des plantes pétrifiées qui croissent naturellement dans un espace de terre qui a environ deux lieues de longueur sur une largeur très médiocre : c’est une production des plus singulières de la nature ; ces plantes ressemblent assez au corail blanc, qu’on trouve dans la mer Rouge[2].

» On trouve sur le mont Liban des pétrifications de plusieurs espèces, et entre autres, des pierres plates où l’on trouve des squelettes de poissons bien conservés et bien entiers, et aussi des châtaignes de la mer Rouge avec de petits buissons de corail de la même mer[3].

» Sur le mont Carmel nous trouvâmes grande quantité de pierres qui, à ce qu’on prétend, ont la figure d’olives, de melons, de pèches, et d’autres fruits, que l’on vend d’ordinaire aux pèlerins, non seulement comme de simples curiosités, mais aussi comme des remèdes contre divers maux. Les olives, qui sont les lapides judaïci qu’on trouve dans les boutiques des droguistes, ont toujours été regardées comme un spécifique pour la pierre et la gravelle[4]. » Ces lapides judaïci sont des pointes d’oursins.

« M. La Roche, médecin, me donna de ces olives pétrifiées, dites lapis judaïcus, qui croissent en quantité dans ces montagnes, où l’on trouve, à ce que l’on m’a dit, d’autres pierres qui représentent parfaitement

  1. Voyez le Voyage de Misson, tome II, page 312.
  2. Voyage de Paul Lucas, tome II, pages 380 et 381.
  3. Idem, tome III, page 326.
  4. Voyages de Shaw, tome II, page 70.