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THÉORIE DE LA TERRE.

allant quelques grosses pierres dispersées de tous côtés à plusieurs lieues du sommet de cette montagne : les unes paroissent entières, d’autres semblent avoir été brûlées et jetées à cette distance par le volcan. En montant la montagne, il vit encore des rochers brûlés qui étoient dispersés en assez grosses masses.

« En avançant, dit-il, nous arrivâmes à la fameuse grotte de Zegds, qui est environnée de tous côtés par des masses énormes de rochers brûlés…

» À un quart de lieue plus haut, nous trouvâmes une plaine sablonneuse, du milieu de laquelle s’élève une pyramide de sable ou de cendres jaunâtres, que l’on appelle le pain de sucre. Autour de sa base, on voit sans cesse transpirer des vapeurs fuligineuses : de là jusqu’au sommet, il peut y avoir un demi-quart de lieue ; mais la montée en est très difficile par sa hauteur escarpée et le peu d’assiette qu’on trouve dans tout ce terrain…

» Cependant nous parvînmes à ce que l’on appelle la Chaudière. Cette ouverture a douze ou quinze pieds de profondeur ; ses côtés, se rétrécissant toujours jusqu’au fond, forment une concavité qui ressemble à un cône tronqué dont la base seroit renversée… La terre en est fort chaude ; et d’environ vingt soupiraux, comme d’autant de cheminées, s’exhale une fumée ou vapeur épaisse, dont l’odeur est très sulfureuse. Il semble que tout le sol soit mêlé ou poudré de soufre ; ce qui lui donne une surface brillante et colorée…

» On aperçoit une couleur verdâtre, mêlée d’un jaune brillant comme de l’or, presque sur toutes les pierres qu’on trouve aux environs : une autre partie peu étendue de ce pain de sucre est blanche comme