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THÉORIE DE LA TERRE.

lave… elle coule par les fentes qui sont faites à la montagne…

» La matière minérale enflammée, fondue, et coulante, ou la lave proprement dite, sort par les fentes ou crevasses avec plus ou moins d’impétuosité, et en plus ou moindre quantité, suivant la force de l’éruption ; elle se répand à une distance plus ou moins grande, suivant son degré de fluidité, et suivant la pente de la montagne qu’elle suit, qui retarde plus ou moins son refroidissement…

» Celle qui garnit maintenant une partie du terrain dans le bas de la montagne, et qui descend quelquefois jusqu’au pied de Portici… forme de grandes masses, dures, pesantes, et hérissées de pointes sur leur surface supérieure ; la surface qui porte sur le terrain est plus plate : comme ces morceaux sont les uns sur les autres, ils ressemblent un peu aux flots de la mer ; quand les morceaux sont plus grands et plus amoncelés, ils prennent la figure des rochers…

» En se refroidissant, la lave affecte différentes formes… La plus commune est en tables plus ou moins grandes ; quelques morceaux ont jusqu’à six, sept, ou huit pieds de dimension : elle s’est ainsi cassée et rompue en cessant d’être liquide et en se refroidissant ; c’est cette espèce de lave dont la superficie est hérissée de pointes…

» La seconde espèce ressemble à de gros cordages ; elle se trouve toujours proche l’ouverture, paroît s’être figée promptement et avoir roulé avant de s’être durcie : elle est moins pesante que celle de la première espèce ; elle est aussi plus fragile, moins dure et plus bitumineuse ; en la cassant, on voit que sa sub-