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THÉORIE DE LA TERRE.

une très grande caverne, qu’on appelle Penpark-hole, au fond de laquelle on trouve de l’eau à trente-deux brasses de profondeur ; on y trouve aussi des filons de mine de plomb.

On voit bien que la caverne de Devil’s hole et les autres, dont il sort de grosses fontaines ou des ruisseaux, ont été creusées et formées par les eaux, qui ont apporté les sables et les matières divisées qu’on trouve entre les rochers et les pierres ; et on auroit tort de rapporter l’origine de ces cavernes aux éboulements et aux tremblements de terre.

Une des plus singulières et des plus grandes cavernes que l’on connoisse, est celle d’Antiparos, dont M. de Tournefort nous a donné une ample description. On trouve d’abord une caverne rustique d’environ trente pas de largeur, partagée par quelques piliers naturels : entre les deux piliers qui sont sur la droite, il y a un terrain en pente douce, et ensuite, jusqu’au fond de la même caverne, une pente plus rude d’environ vingt pas de longueur ; c’est le passage pour aller à la grotte ou caverne intérieure, et ce passage n’est qu’un trou fort obscur, par lequel on ne sauroit entrer qu’en se baissant, et au secours des flambeaux. On descend d’abord dans un précipice horrible à l’aide d’un câble que l’on prend la précaution d’attacher tout à l’entrée ; on se coule dans un autre bien plus effroyable, dont les bords sont fort glissants, et qui répondent sur la gauche à des abîmes profonds. On place sur les bords de ces gouffres une échelle, au moyen de laquelle on franchit, en tremblant un rocher tout-à-fait coupé à plomb ; on continue à glisser par des endroits un peu moins dangereux.