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à peu la couche de terre sur laquelle porte une montagne ; et cette couche de terre qui lui sert de base venant à manquer plutôt d’un côté que de l’autre, il faut que la montagne se renverse ; ou si cette base manque à peu près également partout, la montagne s’affaisse sans se renverser.

Après avoir parlé des affaissements, des éboulements, et de tout ce qui n’arrive, pour ainsi dire, que par accident dans la nature, nous ne devons pas passer sous silence une chose qui est plus générale, plus ordinaire, et plus ancienne ; ce sont les fentes perpendiculaires que l’on trouve dans toutes les couches de terre. Ces fentes sont sensibles et aisées à reconnoître, non seulement dans les rochers, dans les carrières de marbre et de pierre, mais encore dans les argiles et dans les terres de toute espèce qui n’ont pas été remuées ; et on peut les observer dans toutes les coupes un peu profondes des terrains, et dans toutes les cavernes et les excavations. Je les appelle fentes perpendiculaires, parce que ce n’est jamais que par accident lorsqu’elles sont obliques, comme les couches horizontales ne sont inclinées que par accident. Woodward et Ray parlent de ces fentes, mais d’une manière confuse, et ils ne les appellent pas fentes perpendiculaires, parce qu’ils croient qu’elles peuvent être indifféremment obliques ou perpendiculaires ; et aucun auteur n’en a expliqué l’origine : cependant il est visible que ces fentes ont été produites, comme nous l’avons dit dans le discours précédent, par le desséchement des matières qui composent les couches horizontales. De quelque manière que ce desséchement soit arrivé, il a dû produire des