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THÉORIE DE LA TERRE.

mais acquérir la nature et les propriétés de celles de l’autre : la pierre, quelqu’ancienne qu’on la suppose, sera toujours aussi éloignée de la nature du caillou que l’argile l’est de la marne ; aucun agent connu ne sera jamais capable de les faire sortir du cercle de combinaisons propre à leur nature. Les pays où il n’y a que des marbres et de la pierre n’auront jamais que des marbres et de la pierre, aussi certainement que ceux où il n’y a que du grès, du caillou, et du roc vif, n’auront jamais de la pierre ou du marbre.

Si l’on veut observer l’ordre et la distribution des matières dans une colline composée de matières vitrifiables, comme nous l’avons fait tout à l’heure dans une colline composée de matières calcinables, on trouvera ordinairement sous la première couche de terre végétale un lit de glaise ou d’argile, matière vitrifiable et analogue au caillou, et qui n’est, comme je l’ai dit, que du sable vitrifiable décomposé ; ou bien on trouve sous la terre végétale une couche de sable vitrifiable. Ce lit d’argile ou de sable répond au lit de gravier qu’on trouve dans les collines composées de matières calcinables. Après cette couche d’argile ou de sable, on trouve quelques lits de grès, qui le plus souvent n’ont pas plus d’un demi-pied d’épaisseur, et qui sont divisés en petits morceaux par une infinité de fentes perpendiculaires, comme le moellon du troisième lit de la colline composée de matières calcinables. Sous ce lit de grès on en trouve plusieurs autres de la même matière, et aussi des couches de sable vitrifiable ; et le grès devient plus dur et se trouve en plus gros blocs à mesure que l’on descend. Au dessous de ces lits de grès, on trouve une matière très