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des profondeurs, des cavités, des boursouflures dans toute l’étendue de la surface du globe. Ces cavités intérieures formées par le feu sont les cavernes primitives, et se trouvent en bien plus grand nombre vers les contrées du Midi que dans celles du Nord, parce que le mouvement de rotation qui a élevé ces parties de l’équateur avant la consolidation y a produit un plus grand déplacement de la matière, et, en retardant cette même consolidation, aura concouru avec l’action du feu pour produire un plus grand nombre de boursouflures et d’inégalités dans cette partie du globe que dans toute autre. Les eaux venant des pôles n’ont pu gagner ces contrées méridionales, encore brûlantes, que quand elles ont été refroidies ; les cavernes qui les soutenoient s’étant successivement écroulées, la surface s’est abaissée et rompue en mille et mille endroits. Les plus grandes inégalités du globe se trouvent, par cette raison, dans les climats méridionaux : les cavernes primitives y sont encore en plus grand nombre que partout ailleurs ; elles y sont aussi situées plus profondément, c’est-à-dire peut-être jusqu’à cinq et six lieues de profondeur, parce que la matière du globe a été remuée jusqu’à cette profondeur par le mouvement de rotation, dans le temps de sa liquéfaction. Mais les cavernes qui se trouvent dans les hautes montagnes ne doivent pas toutes leur origine à cette même cause du feu primitif : celles qui gisent le plus profondément au dessous de ces montagnes, sont les seules qu’on puisse attribuer à l’action de ce premier feu ; les autres, plus extérieures et plus élevées dans la montagne, ont été formées par des causes secondaires, comme nous l’avons exposé. Le