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THÉORIE DE LA TERRE.

dans leur plus grande longueur, comme en Écosse le mont Gransbain, qui s’étend d’orient en occident, et partage l’île de la Grande-Bretagne en deux parties : il en est de même des îles de Sumatra, de Luçon, de Bornéo, des Célèbes, de Cuba, et de Saint-Domingue, et aussi de l’Italie, qui est traversée dans toute sa longueur par l’Apennin, de la presqu’île de Corée, de celle de Malaye, etc.

Les montagnes, comme l’on voit, diffèrent beaucoup en hauteur ; les collines sont les plus basses de toutes ; ensuite viennent les montagnes médiocrement élevées, qui sont suivies d’un troisième rang de montagnes encore plus hautes, lesquelles, comme les précédentes, sont ordinairement chargées d’arbres et de plantes, mais qui, ni les unes ni les autres, ne fournissent aucune source, excepté au bas ; enfin les plus hautes de toutes les montagnes sont celles sur lesquelles on ne trouve que du sable, des pierres, des cailloux, et des rochers dont les pointes s’élèvent souvent jusqu’au dessus des nues : c’est précisément au pied de ces rochers qu’il y a de petits espaces, de petites plaines, des enfoncements, des espèces de vallons où l’eau de la pluie, la neige, et la glace s’arrêtent, et où elles forment des étangs, des marais, des fontaines, d’où les fleuves tirent leur origine[1].

La forme des montagnes est aussi fort différente : les unes forment des chaînes dont la hauteur est assez égale dans une très longue étendue de terrain, d’autres sont coupées par des vallons très profonds ; les unes ont des contours assez réguliers, d’autres paroissent au premier coup d’œil irrégulières, autant qu’il est possi-

  1. Voyez Lettres philosophiques sur la formation des sels, page 198.