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ART. IX. INÉGALITÉS DE LA TERRE.

nences du globe peut s’observer aussi sur les plus grandes profondeurs de la mer. Les plus vastes et les

    mine d’or dans ces montagnes, et un lac où l’on trouvoit des paillettes d’or ; mais ce fait ne s’est pas confirmé.

    En Europe, la chaîne de montagnes qui commence en Espagne, passe en France, en Allemagne, et en Hongrie, se partage en deux grandes branches, dont l’une s’étend en Asie par les montagnes de la Macédoine, du Caucase, etc., et l’autre branche passe de la Hongrie dans la Pologne, la Russie, et s’étend jusqu’aux sources du Wolga et du Borysthène ; et se prolongeant encore plus loin, elle gagne une autre chaîne de montagnes en Sibérie qui aboutit enfin à la mer du Nord à l’occident du fleuve Oby. Ces chaînes de montagnes doivent être regardées comme un sommet presque continu, dans lequel plusieurs grands fleuves prennent leurs sources : les uns, comme le Tage, la Doure en Espagne, la Garonne, la Loire en France, le Rhin en Allemagne, se jettent dans l’Océan ; les autres, comme l’Oder, la Vistule. le Niémen, se jettent dans la mer Baltique ; enfin d’autres fleuves, comme la Doine, tombent dans la mer Blanche, et le fleuve Petzora dans la mer Glaciale. Du côté de l’orient, cette même chaîne de montagnes donne naissance à l’Yeucar et l’Èbre en Espagne, au Rhône en France, au Pô en Italie, qui tombent dans la mer Méditerranée ; au Danube et au Don, qui se perdent dans la mer Noire ; et enfin au Wolga, qui tombe dans la mer Caspienne.

    Le sol de la Norwège est plein de rochers et de groupes de montagnes. Il y a cependant des plaines fort unies de six, huit, et dix milles d’étendue. La direction des montagnes n’est point à l’ouest ou l’est, comme celle des autres montagnes de l’Europe ; elles vont au contraire, comme les Cordilières, du sud au nord.

    Dans l’Asie méridionale, depuis l’île de Ceylan et le cap Comorin, il s’étend une chaîne de montagnes qui sépare le Malabar de Coromandel, traverse le Mogol, regagne le mont Caucase, se prolonge dans le pays des Calmouks, et s’étend jusqu’à la mer du Nord à l’occident du fleuve Irtis : on en trouve une autre qui s’étend de même du nord au sud jusqu’au cap Razalgat en Arabie, et qu’on peut suivre à quelque distance de la mer Rouge jusqu’à Jérusalem ; elle environne l’extrémité de la mer Méditerranée et la pointe de la mer Noire, et de là s’étend par la Russie jusqu’au même point de la mer du Nord.

    On peut aussi observer que les montagnes de l’Indostan et celles de Siam courent du sud au nord, et vont également se réunir aux rochers