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Page:Buies - Chroniques, Tome 1, Humeurs et caprices, 1884.djvu/227

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CHRONIQUES

tionnel qui le loue de n’avoir rien volé, et de la Minerve qui le livre aux expériences des métallurgistes. Dressez des autels maintenant, élevez des colonnes à ces hommes-là, et asseyez-vous dessus.

Dès que sir George aura disparu entièrement, le silence, un silence de plomb se fera sur lui, et, pour ma part, je souscrirai volontiers pour qu’on lui élève un monument, n’importe où, n’importe de quoi. Mais tant qu’il restera sur la scène politique, je le poursuivrai sans relâche du souvenir du véritable grand homme d’état canadien dont il n’a pas craint de souiller le noble repos, qu’il a outragé et vilipendé sur tous les tons, de M. Papineau dont la gloire majestueuse et calme, bien différente du fracas du petit sir, ne faisait qu’irriter son envie et gonfler son venin.

C’est pour avoir jeté l’outrage à la plus pure, à la plus élevée de nos illustrations nationales, qu’il tombe aujourd’hui dans la boue si longtemps pétrie de ses propres mains, qu’il tombe honni, conspué, repoussé par ses propres compatriotes qu’il avait voulu, avant tout, faire anglais comme il l’était lui-même, et qu’il n’a jamais servis qu’au point de vue de la politique impériale.

On dit que sir George veut se chercher des électeurs dans le Manitoba ; c’est la dernière ressource d’une fortune politique à tout jamais détruite. Les Manitobains en seront probablement peu flattés et trouveront de mauvais goût qu’on leur fasse jouer le rôle de