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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

élèves recevaient l’enseignement d’une institutrice ; l’autre, catholique, tenue dans la maison de M. Timmins, comptait une trentaine d’élèves anglais, canadiens et indiens, sous la direction d’un missionnaire. Dans cette école primitive les bancs servaient de pupitres, et l’école elle-même était dans une cabane qui servait en même temps de chapelle. Quant au traitement du missionnaire instituteur, un simple zéro suffit à l’indiquer.

Durant l’hiver de 1870-71 les missionnaires avaient hiverné dans ce qu’on appelait la « petite maison des sauvages, » appartenant à une famille Dufond. L’hiver suivant ils hivernèrent dans une baraque attenant à la maison Timmins ; ils y eurent la nourriture en même temps que le logement, grâce à l’intelligente générosité de son propriétaire.

L’année 1872 vit commencer les missions des chantiers ; le Père Nédelec resta gardien de celle de Mattawa pendant l’hiver, en même temps qu’il dirigeait l’école, composée des éléments les plus disparates, où l’on voyait l’enfant de l’Indien assis à côté du blanc, l’anglais à côté du français, le riche à côté du pauvre, et trois langues enseignées simultanément.

Un tribunal correctionnel avait été constitué dans le cours de l’année et quelques condamnations encou-