Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/291

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Ce voyage, commencé dans les premiers jours de mai, se terminait à la fin de septembre, lorsque les « voyageurs » étaient arrivés au Grand-Portage, à l’extrémité occidentale du lac Supérieur. Le Grand-Portage était le rendez-vous général des hommes de la Compagnie, de ceux venant de Montréal avec les marchandises comme de ceux venant du fond du Nord-Ouest avec les pelleteries. Là on échangeait les unes contre les autres, et les deux bandes d’employés reprenaient la route qu’elles venaient de suivre. Il se trouvait là quelquefois mille à douze cents hommes réunis, se livrant à leur gré à l’absorption

    canots sont chargés de couvertures de laine, d’eaux-de-vie, de poudre à tirer et d’autres articles qui servent au trafic avec les sauvages.

    Au retour, ils rapportent les fourrures qui ont été récoltées dans tous les lieux dont les envois se font sur Montréal, parce que ce port se trouve situé, quant à ces postes, plus convenablement que celui de la compagnie dans les parages de la baie d’Hudson. Les effets ainsi transportés sont mis en ballots de quatre-vingt-dix livres pesant environ, c’est-à-dire, d’une forme et d’un poids tels qu’un homme puisse les porter à travers les nombreux portages que rencontre le voyageur

    On fait portage, lorsqu’il y a une cataracte ou un rapide impraticable à passer, lorsqu’il faut se rendre d’une rivière à une autre, ou pour éviter, en traversant une petite langue de terre, un long détour de la rivière. Alors on décharge le canot, et l’on porte les avirons et la charge à la place où la navigation devient de nouveau praticable. Pour transporter les grands canots, les