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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

en plus, sur les chemins de fer canadiens, vers les régions de l’ouest dont les besoins dépasseront tout ce que le Canada peut fournir.

Et maintenant, quelle conclusion tirerons-nous de tous ces faits que nous venons de présenter au lecteur ? Cette conclusion s’impose d’elle-même, c’est qu’il faut absolument régulariser l’exploitation du bois de nos forêts, si nous ne voulons pas que, d’une source de richesse quelle est aujourd’hui, elle devienne avant longtemps une source de ruine. Prenons exemple sur l’Europe où l’on se rend compte de la valeur des produits de la terre ; là on n’abat que pour replanter ; on se fait des bois un revenu régulier, comme le font les fermiers et les planteurs de la culture des grains et du coton.

Les terres boisées s’y exploitent exactement comme des champs de blé ou d’avoine ; elles sont aménagées au point de vue de la coupe annuelle et cette coupe a des lois inflexibles dont on ne s’écarte jamais, afin de tirer profit des forêts au lieu de les détruire. On choisit chaque année les arbres que l’on peut abattre, afin de permettre aux autres de parvenir à pleine maturité ; et si les pays d’Europe trouvent, dans la coupe réglementée, une foule d’avantages lucratifs, que n’en serait-il pas de notre propre pays où les mêmes essences de bois poussent avec une rapidité prodigieuse ? Tel arbre qui met en France cinquante,