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LA COLONISATION

l’industrie forestière dans cette partie du pays. Aujourd’hui, le ministère des Terres Publiques en tire déjà un revenu suffisant à payer l’intérêt d’une grande partie des subsides votés en faveur de la compagnie du chemin de fer.

Les diverses industries qui alimentent le trafic de la région et le commerce du bois et de la pulpe donnent de l’emploi à près de 6,000 hommes.


En 1898, 1,100,000 billots de bois ont été coupés sur le parcours de la ligne. Bon nombre de scieries nouvelles ont été établies, dont la plus considérable est à Roberval. Celle-ci, propriété de M. B. A. Scott, peut scier tous les jours environ 100,000 pieds de bois. De cinq à six cents hommes sont employés dans les « chantiers ». Ces hommes sont en général des colons qui n’ont pas d’autres moyens de subsistance, l’hiver. L’été, il faut environ deux cent cinquante hommes pour faire le flottage du bois, le sciage au moulin et l’expédition. L’emploi d’un aussi grand nombre d’hommes, avec celui des chevaux qui sont nécessaires pour charroyer le bois et apporter les provisions aux chantiers, crée un marché local pour tous les produits de la ferme.

Le bois coupé et façonné par les scieries établies le long du chemin de fer du Lac Saint-Jean a suffi pour alimenter de cet article le port de Québec, depuis plusieurs années. En 1898, le chemin de fer a transporté 250,000 tonnes de bois de toute catégorie, y compris la pulpe, et près de 200,000 passagers.