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LA PROVINCE DE QUÉBEC

toires qui gênent énormément l’action des sociétés et rebutent les colons. Ajoutons encore l’insuffisance du budget, tout en faisant remarquer que le gouvernement a dépensé, en 1898-99, trois fois plus d’argent que les années précédentes pour les ponts et les chemins.

« Quant aux colons, ils abondent et attendent sur tous les points l’action du gouvernement, » dit M. le docteur Brisson, agent général de la Société de Colonisation de Montréal. « De chacune de nos vieilles paroisses partent annuellement des essaims de jeunes gens, appelés par vocation à la culture du sol et assez disposés du reste à s’y livrer, mais que les lenteurs administratives ou le manque de direction poussent fatalement vers les villes du Canada et des États-Unis. »

La classe ouvrière de Montréal, entre autres, fournit bon nombre de colons.

* * *

Quant aux Canadiens des États-Unis, il faudrait travailler surtout à détruire en eux un reste de défiance au sujet de la position qu’ils occuperont, une fois revenus dans leur ancienne patrie. Ils ignorent que le gouvernement est prêt à leur donner toutes les garanties possibles d’encouragement et de succès. Le gouvernement n’a plus désormais qu’à accorder des permis de défrichement et à entreprendre des travaux publics pour procurer aux colons un travail rémunérateur, pendant qu’ils défrichent leurs terres.