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pulpe, tant à cause des qualités spéciales de leur fibre que de leur couleur. Ces bois comparativement tendres se laissent facilement défibrer par les meules. Le peuplier et le tremble ont aussi cette propriété ; mais ils contiennent presque toujours des nœuds et des veines noires qui gâtent la couleur du papier. Le pin ne s’emploie que dans la fabrication de la pulpe chimique. La pâte qu’il donne est bonne, mais les procédés requis pour la blanchir sont comparativement dispendieux. D’ailleurs, ce bois est d’un prix trop élevé pour entrer avantageusement comme matière première dans l’industrie du papier. Au point où en est rendu le prix du papier, il faut absolument des bois de peu de valeur aux fabricants de pulpe, et c’est pour cette raison que l’épinette et le sapin constituent les matériaux les plus avantageux, on peut même dire les plus indispensables à l’industrie de la pulpe.

À part les qualités inhérentes à la matière première elle-même et qui déterminent le choix des essences à employer, deux autres conditions sont indispensables au succès de l’industrie de la pulpe : ce sont de forts pouvoirs hydrauliques et une main-d’œuvre à bon marché. Pour mettre en marche une usine capable de produire de 25 à 30 tonnes de pulpe moulue par 24 heures, il faut une force motrice de 2,500 à 3,000 chevaux-vapeur. La production de cette force motrice au moyen de la vapeur serait d’un prix trop élevé et, en pratique, il est reconnu que la pulpe ne peut se fabriquer avantageusement que dans les endroits où l’eau peut fournir le pouvoir moteur.

Le bas prix relatif de la main-d’œuvre est aussi