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centaine de milles de pays à bois, on va bientôt voir s’élever plusieurs moulins à pulpe qu’actionneront les chutes de Saint-Féréol, ces chutes qui, au nombre de sept, tombent successivement d’une hauteur de 600 pieds, et peuvent fournir une force de plusieurs milliers de chevaux-vapeur à tout le pays avoisinant.

« Dans le bas du fleuve, s’écrie M. Ulric Barthe, sur la côte nord, on a découvert des rivières énormes descendant avec fracas des montagnes.

« Je ne parle pas des petits potentiels hydrauliques ; ils abondent aux portes mêmes de Québec, à l’Ange-Gardien, à Château-Richer et sur la rivière Etchemin.

« En un mot, rien qu’avec les grands pouvoirs de plusieurs mille chevaux, aujourd’hui connus, évalués et rendus accessibles par les chemins de fer et la navigation, dans le district que j’habite, j’ai fait un calcul qui donne un total d’au moins 250,000 forces. Sait-on ce que cela représente entre les mains des ingénieurs ? Cent mille chevaux utilisables pour l’industrie, et un million de lumières à incandescence. La nature a mis à côté de ces sources d’énergie d’immenses forêts de bois de pulpe, et la pulpe a un marché sans limites. Et que d’autres industries peuvent être créées dans des conditions aussi favorables !!… »

III

Jusqu’à l’avènement au pouvoir, en mai 1896, du gouvernement actuel de la province de Québec, tous ces magnifiques pouvoirs hydrauliques, si nombreux