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industries, chemins de fer

duisant pour un même montant en 1881, et 246 établissements produisant pour plus de cent mille dollars par année, contre 190 en 1881.

L’augmentation dans le nombre total des établissements de toute espèce et de toute dimension, pour 1891 comparé à 1881, avait été de 528 pour cent.

V

Parmi les industries agricoles, qui n’existent encore qu’à l’état rudimentaire, mais dont la province pourrait désormais tirer un excellent parti, mentionnons la culture du lin et l’élevage de la chèvre.

Le lin n’a guère eu de marché jusqu’à présent, et le cultivateur se contentait d’en extraire l’huile pour en donner le tourteau au bétail de la ferme ; bien rarement il faisait rouir la tige pour en détacher la fibre et la tisser en une toile rude et résistante.

Aujourd’hui, les conditions sont changées, et le cultivateur est assuré désormais d’un marché stable et important à Montréal même. Il le devra à la « Dominion Oil Cloth Company », qui fabrique tous les ans des millions de verges de prélart et qui vient d’installer dans son usine d’énormes pressoirs pouvant écraser 500,000 minots de graine de lin par an, et dont l’huile servira à la fabrication des prélarts, des toiles cirées, etc.

À l’heure actuelle, la compagnie achète l’huile dont elle a besoin à raison de 50 centins le gallon ; elle pourra dorénavant acheter la graine de lin même et en extraire l’huile. Ajoutons qu’un arpent de terre semé en lin donne environ, bon an mal an, quinze