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la province de Québec

Montréal, çà et là réunies en groupes tassés, plus loin dégénérant en traînées languissantes ; puis elles se rapprochent, s’étreignent de nouveau, mais toujours dans un élan de moins en moins vigoureux ; une dernière fois enfin, elles se fractionnent encore et se disséminent en tronçons épars, en ondulations de rochers ou de collines présentant, sous un extérieur abrupt et inculte, des dispositions très avantageuses pour l’agriculteur et le colon.


IV


Il en est ainsi jusqu’à une douzaine de lieues environ en arrière de Montréal, alors que les Laurentides, reformées de nouveau, semblent vouloir rattacher définitivement leurs chaînons interrompus. Nous sommes là en présence de la contrée qui s’appelle les « Cantons du Nord », vaste région de colonisation que les Canadiens-Français ont à peine commencé à peupler depuis un quart de siècle, mais où ils ont assuré leur possession du sol et fait de rapides développements qui ont donné à ce domaine, créé d’hier, toute l’apparence d’un camp avancé pour la propagation de leur race et l’extension de leurs forces.

* * *

Le fleuve Saint-Laurent resserré, comme on vient de le voir, entre deux chaînes de montagnes plus ou moins rapprochées de ses rives, n’arrose qu’une vallée assez étroite, si l’on ne tient compte que des affluents secondaires qui y débouchent, et si on laisse de côté