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le public canadien, qui se feraient grand plaisir, nous en sommes sûr, d’accueillir l’Institut-Légal et de mettre à sa disposition leurs salles et leurs livres : pourquoi n’essaierait-il pas quelques démarches ? »

Quand on parle de ces « Sociétés hautement patronnées… » c’est avant tout, bien entendu, de l’Union-Catholique qu’il s’agit. Eh bien ! lecteurs, attrapez moi ceci, et jugez un peu si le public qui patronne cette société bouffonne, n’est pas revêtu d’une carapace de stupidité ou de plate hypocrisie qui défie tous les projectiles connus.

À moins que ce public n’aille à l’Union pour rire de ce qu’il y entend ; alors c’est autre chose. L’Ordre appelle ce qui suit une belle adresse. Pourquoi pas ? il dit bien aussi que l’évêque de Montréal est un homme éloquent !

C’est M. Bourgoin portant la parole à M. l’évêque Bourget, à une séance récente de l’Union-Catholique :

« Monseigneur, vous apportez à cette séance remarquable l’éclat de votre présence, et nous la sincérité de notre affection et de notre dévouement pour un auguste prélat ; et nous voudrions que les portes de notre institution fussent aussi vastes que celles de nos cœurs pour recevoir dignement la plénitude de votre prestige sacré, comme nos cœurs sont toujours prêts à livrer passage aux affections d’un dévouement et d’une admiration illimités envers Votre Grandeur.

« La présence de Votre Grandeur dans cette enceinte est pour nous un événement ; mais Mgr., je ne dirai pas que c’est un spectacle inaccoutumé. Il ne nous est pas donné, il est vrai, de vous posséder souvent, et nous pourrions compter nos bonheurs : (l’Union Catholique n’a qu’une séance tous les six mois, ce qui est certainement un grand bonheur, pour ses membres et pour le public), mais nous qui sommes l’Union-Catholique, l’union des cœurs et des esprits dans la vérité de l’enseignement religieux, nous nous croyons en quelque sorte, identifiés avec l’Église même, dont nous sommes les enfants. Quand nous venons ici réchauffer nos cœurs dans ce brasier entretenu par la main savante des bons Pères, et dont la foi s’échappe en rayonnements suaves et pénétrants, nous vous portons tous dans notre âme comme notre chef et notre père. Votre autorité est là à côté de celle de l’Église ; le respect que nous portons à la sainte institution de Dieu se confondent dans l’unité de l’enseignement divin, dans l’Union Catholique de nos aspirations et de notre vénération !

« Nous sommes donc habitués, Mgr., à votre présence mystique, à votre présence symbolique, sous laquelle ont lieu toutes nos réunions. Votre Grandeur n’y vient presque jamais et Elle y est toujours. De loin comme de près, c’est vous qui nous guidez, parce que vous êtes la tête de l’Union-Catholique dont nous sommes les membres. Vous travaillez ailleurs que chez nous, et nous vous possédons dans les attributs de votre dignité hiérarchique.

« Monseigneur, cela ne nous empêche pas de savoir sentir les faveurs que nous attachons à votre présence réelle et véritable. C’est une grande fête pour nous ; car ce n’est pas seulement l’autorité de