Page:Buies - La lanterne, 1884.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA LANTERNE
No 1
Séparateur


AUX LECTEURS




Je publie cette Lanterne sans crainte qu’elle soit supprimée. Je n’ai pas, Dieu merci, à redouter des ministres absolus, comme mon confrère Rochefort. Si elle est supprimée, ce sera grâce à vous, et surtout grâce à moi-même qui n’aurai pas su montrer autant d’esprit que j’en ai réellement.

C’est là qu’est le danger. Si je m’en tire, je jure de changer mes habitudes de vieux garçon et de chercher à plaire aux femmes, ce qui est encore plus difficile que de plaire à des lecteurs.

J’entre en guerre ouverte avec toutes les stupidités, toutes les hypocrisies, toutes les turpitudes ; c’est dire que je me mets à dos les trois quarts des hommes, fardeau lourd ! Quant aux femmes, je ne m’en plaindrai pas, elles sont si légères !

Du reste, je ne leur connais que des caprices. Pourvu qu’elles aient celui de me lire…