Page:Buies - La région du lac St-Jean, grenier de la province de Québec, 1890.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 33 —

tite montagne qui borde le lac Charles, au sud, tout le terrain que j’ai arpenté en cet endroit est très propre à la culture et à former des établissements avantageux.

Dans la ligne centrale, sur le premier rang, au sud et à l’est du lac Charles, se trouve une belle carrière de pierre à chaux, qui couvre plusieurs lots.

En parcourant ces lieux, on ne saurait s’empêcher d’en reconnaître la richesse forestière ; les souches, les tronçons et les débris des arbres jonchés çà et là sont autant de témoins pour l’attester. À l’apparence de vétusté de ces débris, enveloppés de mousse juxtaposée de couches de divers âges, on peut facilement se convaincre que ces forêts sont exploitées depuis au delà de trente ans. Cette année encore, il a été coupé au delà de quinze mille billots dans cet endroit. Je puis vous dire que j’ai mesuré des cèdres de quarante-huit pouces de diamètre à la souche.

(J. O. Tremblay, mai 15 1885.)


Lac Abbitibbi


Le lac Abbitibbi est de tous côtés entouré d’un sol d’argile uni. Sur bien des points, cependant, la roche perce sa surface. Cela se voit surtout sur le côté sud, où des collines de diorite s’approchent du lac ; mais même là on voit généralement sur la rive une lisière d’argile. Vers le nord et surtout vers le nord-ouest, le niveau de l’argile semble n’être pas interrompu, et il est bien connu que dans cette direction elle s’étend jusqu’aux rives de la Baie d’Hudson.

Au poste de la compagnie de la Baie d’Hudson, à Abbittibbi, plusieurs acres de ce sol argileux sont cultivés avec avantage. Cette année, la semence a été limitée aux pommes de terre, mais j’ai su de celui qui est chargé de la culture de cette terre (un franco-canadien établi à Abbitibbi depuis trente ans, mais qui a été élevé comme cultivateur près de Sorel, dans la province de Québec), que plusieurs autres cultures y ont été essayées, et avec des résultats tellement avantageux qu’il est porté à croire que toutes les céréales ordinaires peuvent venir là aussi bien que sur le Saint-Laurent.

Cette opinion d’un homme qui s’est occupé pratiquement de culture pendant tant d’années, doit être acceptée avec confiance.