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remous où s’abîmaient tous les bâtiments qui s’y laissaient surprendre… enfin, l’imagination populaire, qui ne s’exerce jamais autant que dans l’invention des périls mystérieux, avait fait de la région saguenayenne, non seulement une région inhabitable, mais encore à peu près inaccessible.

Cependant, il y avait là, comme on l’a déjà vu, des postes tels que ceux de Tadoussac, de Chicoutimi, du Lac Saint-Jean, de Nekoubau, de Chamouchouane, (lac) de Chamouchouane (rivière), de Métabetchouane, outre des pêcheries importantes, et postes et pêcheries réunis employaient, à l’époque dont nous parlons, 480 blancs et 500 indiens pour la pêche et pour la chasse des animaux à fourrures. Deux goëlettes, quatre-vingt bateaux et quinze canots faisaient le service de la pêche, et il était vendu annuellement trois cents tierçons de saumon. À chacun des postes se tenaient en moyenne trente hommes dans l’emploi de la compagnie ; mais au poste du lac Chamouchouane, on comptait jusqu’à une quinzaine de familles.

De bonne heure, dans le cours de leurs missions, les Jésuites avaient fait bâtir au Saguenay trois petites chapelles, seuls monuments religieux de tout le pays. L’une de ces chapelles était celle de Tadoussac ; il y en avait une autre à Chicoutimi et une troisième enfin à Métabetchouane, sur le lac Saint-Jean. Auprès de chacune de ces chapelles étaient élevées seulement deux ou trois maisons, dont l’une à l’usage de