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des bancs de sable de son embouchure qui s’étendent au loin dans le lac Saint-Jean. Ce sable est apporté par la rivière et accumulé de telle sorte qu’il n’y a pas plus de deux à trois pieds d’eau dans le lac entre la Mistassini et la Péribonca, et qu’il faut, pour trouver une certaine profondeur, se rendre jusqu’à quatre ou cinq milles au large. Souvent même, sur les battures qui se succèdent, l’eau ne dépasse pas quinze à dix-huit pouces de profondeur. Quelques unes de ces battures, à force de recevoir tous les ans un nouveau surcroît de sable, sont devenues et sont restées complètement à découvert. Telle est la longue pointe elle même de la Mistassini qui forme la rive septentrionale de son embouchure, autrefois banc de sable, et aujourd’hui prairie luxuriante de foin sauvage qui a trois pieds de hauteur et qui est tellement épais qu’on ne peut s’y frayer un passage qu’au moyen d’un bâton ; aussi le gibier de mer de toute sorte y est-il abondant.

En même temps que le sable, les rivières du nord et de l’ouest du Lac charroient des paillettes de mica qui s’y trouvent mêlées et qui se déposent au fond du lac ou le long des rivières dont elles émaillent les bords.

Au temps de M. Bouchette, la Mistassini n’avait été explorée que jusqu’à dix milles de son embouchure. « Je suis d’avis, disait cet arpenteur dans son rapport de 1828, que, d’après la proximité des