Page:Buies - Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, 1880.djvu/330

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des établissements où se font de belles récoltes de blé et d’avoine, les rives de la rivière Croche sont riches en pin de la meilleure qualité.

« D’après les assertions d’hommes compétents, qui ont vécu plus de vingt ans dans cette partie du pays, il semble impossible de faire passer un chemin de fer dans la vallée du Saint-Maurice, si ce n’est à un prix énorme. La route la plus naturelle et la moins dispendieuse, qui est à six cents pieds au-dessous de celle explorée par M. Sullivan, et qui traverse de larges espaces de bonne terre couronnés de forêts magnifiques, n’est autre que la route qui passe dans la vallée de la rivière Batiscan…

« Les vallées de la Ouiatchouane, de la Bostonnais, de la Batiscan, de la petite Bostonnais et de la Croche contiennent presque un million de terres arables, dont la moitié se trouve dans le comté de Chicoutimi. Ce fait suffit et au delà pour engager le gouvernement et les amis de la colonisation à favoriser, à aider l’établissement du vaste territoire que renferme la province de Quebec et qui peut contribuer si puissamment à ses progrès et à sa prospérité. »


II


De 1874 à 1878, la compagnie fit faire peu de travaux, et l’entreprise semblait comme abandonnée, mais elle ne tarda pas à être de nouveau remise à l’ordre du jour. La compagnie avait résolu dans l’intervalle d’adopter le tracé de M. Dumais et de ne pas passer par Gosford, comme le prescrivait sa quatrième charte par laquelle elle obtenait une subvention de $4,000.00 par mille pour une ligne allant « de Gosford au lac Saint-Jean. » Elle voulait construire sa ligne de la rivière Jacques-Cartier directement à Saint-Raymond, et de là au Lac, afin d’éviter une longue courbe qu’il lui aurait fallu faire en passant par Gosford. C’est pourquoi elle changeait son titre de « Compagnie du Chemin de fer de Québec et