Page:Buies - Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, 1880.djvu/348

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devaient être payables dès que la première section de la ligne serait achevée. Quant au paiement des trois cent soixante autres mille dollars, il serait soumis à de futures conventions entre la municipalité et la compagnie.

Le 12 juillet, M. Beaudet proposa à l’Assemblée de se former en comité général pour examiner son projet de loi. M. Boutillier se leva alors et demanda le « renvoi à six mois, » en déclarant que la charte de la compagnie était virtuellement et légalement expirée, que celle-ci n’était plus réellement qu’un mythe et qu’elle ne cherchait autre chose qu’à galvaniser son existence en essayant de conserver sa subvention.

« D’après le nouveau tracé, dit-il, la ligne se trouve, sur un parcours de 25 à 30 milles, à faire concurrence au chemin de fer du Nord : la compagnie n’a pas fait faire un seul calcul précis, c’est-à-dire que tout est approximatif ; longueur du chemin, niveaux, etc. Le tracé le plus court, celui que la compagnie aurait certainement dû adopter, n’était pas celui de Saint-Raymond et de la rivière Jacques-Cartier, mais celui de Saint-Alban et de Sainte-Jeanne de Neuville, faisant jonction avec le chemin de fer du Nord et lui servant pour ainsi dire de tributaire au lieu de lui faire une concurrence quelconque. De plus, par ce tracé, la compagnie transporterait ses passagers et son fret à Québec dans une heure ou une heure et demie de moins que par celui qu’elle a adopté. Mais les limites à bois que possèdent dans ce pays les directeurs de la compagnie sont peut-être pour quelque chose dans l’affaire. »

M. Beaudet répond qu’il est en mesure de prouver que la compagnie peut construire un chemin de fer de premier ordre sur le tracé qu’elle a adopté. Il indique la différence des niveaux depuis Saint-Raymond jusqu’au lac Simon, distance de onze milles, et qui est le point le plus difficile de la ligne. M. Beaudet dit qu’il ne voit pas en quoi une compagnie dont les actionnaires ont dépensé pour atteindre leur but la somme de $400,000 ne serait pas sérieuse. Le député de Rouville prétend que les directeurs ont des limites à bois sur le tracé de la ligne et qu’ils insistent sur ce tracé dans un but de spéculation