Page:Buies - Petites chroniques pour 1877, 1878.djvu/104

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de trente ans ! Telle on l’a vue il y a dix ans, telle on la revoit encore aujourd’hui, ayant vaincu dans l’intervalle deux ou trois maladies sérieuses, opposant l’énergie aux atteintes répétées du temps et ne consentant pas à s’effacer tant qu’elle pourra rester seulement debout. Mme Duberger, mère, est la légende vivante, elle est la chronique en chair et en os de la Malbaie ; elle est le type fidèle, l’image frappée au coin précis de la nature vigoureuse au sein de laquelle sa vie s’écoule sans défaillance et sans lassitude, et elle restera comme un souvenir inséparable de la période qui vit la Malbaie devenir la plus recherchée de toutes les places d’eaux canadiennes.



Vient maintenant l’hôtel Warren divisé en deux maisons l’une à côté de l’autre, toutes deux les plus jeunes de l’endroit, renfermant les meilleures chambres et offrant les repas les mieux fournis. Le propriétaire, M. Warren, porte un nom écossais qui ne l’empêche pas d’être aussi canadien que le plus pur Jean-Baptiste ; c’est un homme affable, agréable, aux procédés larges, qui a le sentiment du progrès et qui ne néglige rien pour le réaliser sous toutes les formes propres à un hôtel. M. Warren est un bon rouge, un libéral de la vieille roche, ce qui ne peut que le re-