Page:Buies - Petites chroniques pour 1877, 1878.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 111 —



Rimouski est l’endroit par excellence au point de vue des tempéraments ; il convient à tous les caractères et à tous les états, à toutes les conditions de l’esprit et du corps. Grâce au cadre qui l’entoure, il combine un air remarquablement doux et tempéré avec l’air âcre et vigoureux de la mer, en sorte que les poitrines robustes et les poitrines délicates s’en accommodent également. Il convient aux gens de la ville qui ont besoin de mouvement, qui veulent sentir la vie autour d’eux, parce que, de toutes les petites villes du Canada, il n’y en a pas une où il y ait autant d’animation et de va-et-vient qu’à Rimouski. Là, tout le monde est sur pied, allant et venant au dehors, foulant à toute heure un magnifique trottoir de cinq pieds de largeur et de deux milles et demi de longueur en ligne droite, trottoir unique, qu’on parcourt sans fatigue et avec reconnaissance pour le maire actuel de l’endroit, M. Louis Gauvreau, homme fort intelligent, homme de progrès, qui connaît le monde et qui n’a accepté sa charge qu’à la condition qu’on le laissât compléter sans délai tout ce qui manquait encore pour faire de Rimouski une véritable petite ville moderne, propre au citadin aussi bien qu’au touriste.

On ne saurait s’imaginer combien il est ravissant de se promener par un beau clair de lune, et à marée haute, sur ce long trottoir qui suit le cours du fleuve et