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Il y a 129 villes américaines, oui, 129 exactement, qui sont dans de jolis draps. À elles seules elles doivent sept cent quarante-cinq millions de dollars. En supposant, ce qui doit être bien au-dessous du chiffre réel, que les autres villes doivent ensemble deux cent cinquante millions, on arrive au total d’un milliard pour la dette municipale de toute l’Union. C’est gentil.

L’augmentation de la dette municipale n’a été que de 170 pour cent depuis 1870 ; à cette dernière date, en effet, elle ne s’élevait pas à plus de 270 millions de dollars. Voilà ce qui s’appelle du go ahead. Ce petit milliard tout mignon représente soixante millions de taxes par année ; et si vous ajoutez à cela le coût du gouvernement général, les taxes de comté, celles d’état et les taxes fédérales, vous arrivez à la somme de six cent cinquante millions pour le paiement desquels le peuple américain s’impose annuellement.

Un journal des États-Unis prétend que la taxe municipale augmente régulièrement de deux dollars par tête tous les trois cent soixante-cinq jours ; il y aurait moyen de se contenter à moins. Le commerce, dans des conditions pareilles, aurait beau fleurir, se répandre, et la population s’accroître avec enthousiasme, ce qu’elle a cessé de faire depuis deux ou trois ans, grâce au ralentissement de l’émigration, on conçoit qu’il ne peut y avoir de prospérité sérieuse sous le poids d’un