Page:Buies - Réminiscences, Les jeunes barbares, c1893.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
LES JEUNES BARBARES

vingt-trois ans. — (Il était évidemment inexcusable d’être si vieux que cela, le bonhomme. Il ne savait pas qu’à cette âge-là on a tous les torts. Tout de même, qu’il se trouve des parents qui mettent sur le compte de l’âge un étranglement herniaire, c’est vif. Cela me paraît merveilleusement imaginé pour assurer un succès de survie), les parents mettant sur le compte de l’âge, disions nous donc, « les symptômes de cette maladie étrange qui le poussait à la mort. »

« Maladie étrange » fait très bien ; c’est d’un effet sûr. Il y a encore des gens à l’imagination sensible chez qui la vue seule du mot étrange produit une véritable commotion. Mais il n’en reste pas beaucoup dans notre siècle à qui vous pouvez parler, sans qu’ils vous rient au nez, des symptômes d’un étranglement herniaire !

Nous ne sommes pas tous des parents du vieux.

« D’un coup d’œil il me fut facile de comprendre la terrible responsabilité qui m’était faite. (Plus puissant même que celui qui donne le jour, cet étonnant docteur C., puisqu’il comprend… d’un coup d’œil !)

« Il me fallait entreprendre une lutte corps à corps avec la mort… j’échouais, et c’était fini. (On comprend cela « d’un coup d’œil » ; c’est assez clair. Quand vous luttez avec la mort, si ce n’est pas vous qui la domptez, c’est elle qui vous dompte, et c’est fini, archi-fini, aussi clairement, aussi sûrement que la corde ou que la balle qui va vous tuer ou qui doit vous pendre.)

« Le médecin seul a ces angoisses… (Ah ! pardon : je