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En somme, encore qu’il ne parle que du Wei-t’o du Ta p’an nie-pan king, et que ce soit à celui du Kin kouang ming king que se réfèrent directement le culte monastique en question et la remarque du Bukkyō dai-jiten qui a attiré mon attention, c’est bien à Houei-lin que revient l’honneur d’avoir découvert et noté la faute de copiste d’où sortit le dieu Wei-t’o. Lui fut-elle révélée par l’étude de textes plus anciens que nous ne possédons plus aujourd’hui, ou signalée par les traducteurs hindous avec lesquels il fut en relations et travailla, nous n’avons guère moyen de le savoir, et au fond cela importe peu. Le point intéressant est qu’un moine instruit et en situation d’être bien renseigné, à une époque où la statue de Wei-t’o se dressait dans tous les monastères, n’a pas hésité à affirmer que Wei-t’o n’existait pas.

NOTE ADDITIONNELLE
À L’ÉTUDE SUR « HĀRĪTĪ, LA MÈRE-DE-DÉMONS »

Je n’ai pas connu à temps pour en faire usage dans mon étude sur Hārīti, une mention de ce personnage, intéressante en ce qu’elle montre bien l’antiquité de sa légende dans le bouddhisme. Kouei-tseu-mou est en effet citée dans des stances figurant dans l’histoire de Sumati insérée au k. 22 de l’Ekotarāgama[1], comme ayant été convertie par le Buddha : 降 鬼 諸神 王 及 降 鬼子母.


  1. TT, XII [], II, p. 6 b ; TK, XIII, II, p. 91 b .